Traduction de l’article de Guido Bosteels paru en néerlandais dans la revue n° 51 de septembre 2019, page 48
En 2019 on n’a pas manqué de se souvenir du légendaire médecin léprologue Frans Hemerijckx. C’était en effet le 14 octobre 1969 que mourut, voici 50 ans, ce célèbre bienfaiteur des lépreux.
Dès la fin de ses études de médecine, il avait eu soin de compléter celles-ci par une spécialisation en médecine tropicale. Né dans la ville de Ninove, au sein d’une famille foncièrement chrétienne (ayant un frère missionnaire de Scheut et plus tard un fils père jésuite) on ne s’étonnera donc pas que, aussitôt muni de ses diplômes, le jeune médecin s’embarqua, en 1929, pour le Congo belge, et ce pour le compte d’un service d’aide médicale aux missions.
Arrivé en province du Kasaï, il fut péniblement surpris par l’ampleur des endémies qui y régnaient, notamment la maladie du sommeil et la lèpre. Mû par une énergie sans bornes, il se mit aussitôt au travail. Il se dépensa sans compter dans deux léproseries, non sans se rendre compte cependant que le régime d’isolement auquel y étaient soumis les patients était loin d’être idéal, mais il s’imposait par le souci de freiner la prolifération de la maladie. La seconde de ces léproseries avait été dénommée ‘Dikundu’, un terme qui, de manière significative, devait se traduire par ‘aide mutuelle’.
On comprend dès lors le bonheur du docteur Hemerijckx lorsqu’est apparue la lutte contre la lèpre au moyen de sulfones, ce qui permettait de passer à un système de traitement ambulatoire. Ainsi, les malades ne devaient plus être éloignés de leur cadre familial et pouvaient se faire soigner ‘sous les arbres’. Aussi, notre médecin se fit un ardent partisan de cette nouvelle technique. Il acquit une grande notoriété, au point de susciter notamment l’intérêt de notre dynastie, telle que celle du roi Léopold III. C’est dans ce contexte que Frans Hemerijckx finit par donner suite, après 25 ans de dur labeur sous les tropiques, à une invitation des autorités de l’Inde, où la lèpre faisait également de gros ravages. Ainsi les ‘consultations sous les arbres’ furent introduites à Polambakkam, non sans l’aide de 3 excellentes collaboratrices belges.
En 1960, le docteur Hemerijckx se mit à la disposition de l’Organisation mondiale de la Santé. Ses efforts inlassables n’avaient pas manqué de faire grosse impression sur l’opinion publique et dans le monde médical. C’est ainsi que notamment des délégations de Thaïlande, de l’Afghanistan et de la Corée du Sud étaient venues s’instruire de son expérience. De même, il noua des contacts étroits avec cet autre pionnier dans le même combat, le français Raoul Follereau.
En 1965, il finit par revenir en Belgique. Il devint conseiller médical du Fonds Père Damien et continua à participer à un grand nombre de congrès scientifiques. Comme déjà dit, il mourut à Louvain le 14 octobre 1969.
Ainsi que nous l’apprend Wikipedia, un ultime hommage lui a été rendu en donnant son nom à un planétoïde (1993 BX 13).