Traduction de l’article d’Afrikagetuigenissen paru dans la revue 36 page 36.
Du fait d’un concours de circonstances, la réunion annuelle de Afrikagetuigenissen n’a pu avoir lieu cette année que le 8 octobre.
Comme d’habitude, la session s’est ouverte par une commémoration aux membres décédés, parmi lesquels le magistrat honoraire Willy Mertens, l’artiste Marcel Schuer et madame Molly Fonteyn. Cette dernière était un de nos rares membres dont on sait avec certitude qu’elle était née au Congo (en fait en 1927 à Matadi où son père était en poste aux activités portuaires).
Les membres présents ont pris connaissance du rapport annuel. Bien que notre association ait brillamment atteint les objectifs fixés, entre autres par la réalisation, le traitement, l’analyse et l’enregistrement de 300 interviews, il nous reste pas mal de pain sur la planche : diverses publications sont encore en chantier. Nous participons également assidûment aux activités du réseau des associations en rapport avec l’Afrique (KBUOL/UROME). En collaboration avec cette dernière et notre organisation-sœur « Mémoires du Congo », nous préparons un film important à propos de notre passé congolais commun. Nous prêtons également main forte à « België-Congo verbroederd », l’association qui s’emploie à maintenir dans la mémoire les événements tragiques de 1964.
Les comptes de l’année écoulée et le budget pour l’année à venir ont été approuvés sans réserve. L’assemblée a également délivré acquittement à la direction et au commissaire aux comptes Paul Lelièvre-Damit.
(Tous les rapports peuvent être expédiés aux membres intéressés).
Nous sommes très heureux d’accueillir à cette occasion un nouveau membre du comité de direction en la personne de Jos Ver Boven. Nous lui sommes reconnaissants de se proposer à venir renforcer notre équipe. Son nom ne nous est pas étranger : il est en effet le fils de Daisy Ver Boven, la romancière et journaliste bien connue. Nous nous réjouissons de constater qu’il y ait également des jeunes à qui peut s’appliquer le titre d’un roman de Daisy, « La terre rouge qui leur colle au cœur » (traduction de « De rode aarde die aan onze harten kleeft »).
Lors de cette réunion, nous avons également pu entendre le père Ward Costermans, dominicain et ancien missionnaire. Il est à l’origine de la parution du livre important « Vergeten martelaars ? » (« Martyrs oubliés ? ») écrit par Dries Vanysacker, professeur à la KU Leuven. Le titre du livre qui intervient plus de cinquante ans après les événements tragiques ne ment pas. Il était plus que temps d’écrire l’histoire de ces faits inavouables qui se sont produits surtout dans le Nord-Est du Congo. 156 religieux et religieuses catholiques, 29 religieux et religieuses protestants, un nombre inconnu de laïcs et des milliers de Congolais y furent assassinés de manière abominable. Nous ne pouvons nous résoudre à feindre l’indifférence, comme le font beaucoup de nos compatriotes, à l’égard de ces « vergeten martelaars » . Nous continuerons à nous investir pour honorer la mémoire de ces innocentes victimes, celles que l’on avait autrefois dénommées « les meilleurs parmi nos frères ».
Pour conclure cette réunion, nous avons pu entendre une excellente causerie de la part de notre président, Guido Bosteels, à propos de ses souvenirs lors du tournage du film « A Nun’s story », (« Au risque de se perdre » en version française). Ce film fut tourné à Stanleyville en janvier-février 1958.
Guido Bosteels.
Traducteur Jos Ver Boven.