Traduction de l’article d’Afrikagetuigenissen paru en néerlandais dans la revue 38 page 29.
Matadi ! Quel son magnifique à nos oreilles. Fait de rythme, de joie, et baigné de soleil tropical. Matadi qui fait surgir dans le cœur de beaucoup d’anciens coloniaux des souvenirs empreints d’un peu de mélancolie….
Ah, que ne donnerait-on pour pouvoir flâner à nouveau dans cette ville portuaire pittoresque. Elle présentait il y a bien longtemps l’accès à « Un pays grand comme le monde où ton drapeau est planté » (traduit du titre d’un livre de Jan Neckers ).
Un pays qui représentait la terre promise aux yeux de beaucoup de jeunes pour la plupart idéalistes animés de la volonté de s’y construire un avenir, et ambitionnant d’améliorer les conditions de vie des populations indigènes.
Bien que Matadi soit située à 137 km de l’Océan Atlantique, elle est le plus grand port marin du pays. Elle était, et est encore le point de départ de la célèbre voie de chemin de fer Matadi-Kinshasa. Quel voyageur n’est jamais sorti couvert de suie du beau train blanc ?
Matadi ! Un rêve révolu ?
Non. A Heverlee-Leuven vous pouvez la retrouver aujourd’hui encore. On y rencontre la cité-jardin Matadi. Il fait bon y vivre et se balader. C’est ce qu’affirment les membres du comité Matadi. Ceux-ci insufflent une nouvelle vie à ce quartier vert.
La cité-jardin est, aux dires de ce comité, « une nécessité des années 1920 ». L’idée maîtresse de sa création est liée à une double évolution. D’une part on a voulu, lors de la reconstruction après la première guerre mondiale, retrouver le décor d’avant-guerre. D’autre part une nouvelle mesure venait compléter la volonté de réparer les dégâts en planifiant la création d’une société nationale pour des habitations à coût réduit, « De Nationale Maatschappij voor Goedkope Woningen ». Le but était d’augmenter l’offre de maisons ouvrières sans devoir faire appel aux sociétés privées. A cet effet fut donc créée à Louvain la société « De Goede Haard ».
Ce nouvel environnement habitable se devait d’être de haut niveau qualitatif. Le terrain « Perkveld » fut acquis en 1922 pour le prix de 4.50 F le mètre carré. Les maisons y fleurirent à foison. Sur une période de onze mois on y édifia 105 maisons clé sur porte !
Au départ la dénomination MATADI avait une connotation ironique. Les volets, peints en vert, blanc et rouge rappelaient à la population l’aspect de cités dans la colonie africaine (pour des raisons de coût d’entretien, les volets furent démontés par la suite).
Il y avait également d’autres points de similitude avec la grande ville portuaire située sous l’équateur. Dans les deux cas des maisons jaillirent comme des champignons dans une région de collines à l’état sauvage. « Matadi » signifie « pierre » en Kikongo, la langue locale.
Aujourd’hui les habitants sont fiers de la dénomination « MATADI » : elle réfère à des quartiers d’habitation calmes et agréables, situés au vert et comportant de nombreuses belles maisons à deux pas du centre de la ville de Louvain.
Bonne balade à Matadi !
Daisy Ver Boven