Traduction de l’article de Guido Bosteels paru en néerlandais dans la revue n° 43 de septembre 2017 page 47.

Afrika1

Le Professeur émérite Jan Vansina s’est paisiblement éteint à Madison (USA) dans l’état de Wisconsin, en présence de son épouse Claudine Herman et de son fils Bruno. Il était né à Anvers en 1929, septième d’une famille de douze enfants. Son père était l’auteur et artiste-peintre Dirk Vansina.

Foto Catherine A. Reiland

Après avoir obtenu une licence en histoire à la KUL Leuven en 1951, Jan Vansina acta en tant qu’anthropologue au service de l’Instituut voor Wetenschappelijk Onderzoek in Centraal Afrika (IWOCA-IRSAC). Il suivit ensuite quelques temps des cours complémentaires à la University College de Londres avant de se rendre fin 1952 à la station IRSAC de Lwiro ( Kivu ) où il étudia spécialement la culture Kuba. Il s’établit ensuite à Butare (précédemment Astrida) où il se maria.

En 1957 il fit une thèse de doctorat en histoire à l’Université de Leuven (à propos de l’importance de la transmission orale de l’histoire), et devint Directeur de l’IWOCA-IRSAC. On le retrouve en 1958 nommé Professeur d’histoire africaine à l’Université de Lovanium.

En 1960 il accepta l’invitation d’aller enseigner à la prestigieuse Université de Wisconsin (USA). En 1963 il se rendit à Congo-Brazzaville pour y répondre à une demande d’un groupe d’études américain afin d’y effectuer une recherche sur la population Tio.

En 1973 Jan Vansina fut nommé Professeur à la KUL de Leuven, mais suite à des divergences d’opinions à propos du contenu du programme d’études, il préféra retourner à l’Université de Wisconsin où il demeura actif jusqu’à son éméritat en 1994. Dans le même temps, il intervint en tant que professeur invité à Francfort, Paris et Leiden. A partir de 1986 il fut également à la tête du African Studies Program à la UW-Madison.

Nous avons bien mentionné que la mission d’enseignant de Jan Vansina s’était achevée en 1994, mais ceci ne l’empêcha pas de poursuivre ultérieurement une activité scientifique intense.

Cela vaut la peine de lire sur internet sa biographie rédigée de manière enthousiaste par ses collègues et amis américains.

Le fond de la pensée de Vansina réside dans son opposition à la conviction qu’on ne peut pas parler d’histoire s’il n’y a pas de source écrite.

Ceci implique bien évidemment l’importance de la transmission orale comme source d’information. Son excellent travail d’études, d’abord chez les Kuba et plus tard au Rwanda, l’a rendu célèbre rapidement au niveau mondial comme étant un des plus grands pionniers dans le domaine de l’histoire africaine.

Il est de notoriété publique que le Professeur Vansina ne voyait pas d’un bon œil la gestion coloniale belge.

C’est son droit le plus strict qu’on ne peut minimiser, de même que cela ne diminue en rien la grande valeur de l’héritage scientifique qu’il nous a laissé.